Matières premières animales

Les différentes catégories

Définition

Les différentes catégories s'entendent au sens du règlement (CE) n° 853/2004.

  • Le terme « viande » correspond aux parties comestibles des animaux, y compris le sang, des ongulés domestiques (espèces bovine, porcine, ovine, caprine et les solipèdes), des volailles, des lagomorphes (lapins, lièvres, rongeurs), des gibiers sauvages ou d'élevage.

  • Le terme « viande fraîche » correspond aux viandes n'ayant subi aucun traitement de conservation autre que la réfrigération, la congélation ou la surgélation, y compris les viandes conditionnées sous vide ou sous atmosphère.

Définition

Viandes d'ongulés domestiques

« Parties comestibles des bovins, porcins, ovins, caprins et solipèdes »

Les parties non comestibles sont identifiées comme MRS[1], la liste des MRS[1] ainsi que la procédure pour les éliminer sont définies dans la réglementation française en vigueur.

Volailles

« Oiseaux d'élevage, y compris les oiseaux qui ne sont pas considérés comme domestiques mais qui sont élevés en tant que domestiques, à l'exception des ratites »

Exemples : poulet, dinde, canard, coq, poule ...

Gibier

On distingue

« Le gibier sauvage : oiseaux sauvages ; ongulés sauvages et lagomorphes ainsi que les autres mammifères terrestres chassés en vue de la consommation humaine »

« Le gibier d'élevage : ratites d'élevage et mammifères terrestres d'élevage »

Des arrêtés fixent la liste des gibiers autorisés à la chasse.

Abats

« Viandes fraîches autres que celles de la carcasse, y compris les viscères et le sang »

On distingue les abats rouges, utilisés comme en charcuterie (cervelle, langue, joues, museau, cœur, foie, reins, rate, oreilles, sang, poumons, queue) des abats blancs (estomacs des ruminants, pieds du gros bovin, du veau et du mouton, le museau du gros bovin, le masque du gros bovin, la tête de veau).

Cas particulier : escargots, achatines

Gastéropodes terrestres des espèces Hélix pomatia Linné, Hélix aspersa Muller, Hélix lucorum et des espèces de la famille des achatinidés.

Peuvent également être utilisées comme matières premières, les catégories suivantes, au sens du règlement (CE) 853/2004 :

Viandes hachées

Viandes désossées soumises à une opération de hachage en fragment et contenant moins de 1 % de sel.

Viandes séparées

mécaniquement ou VSM

Produits obtenus par l'enlèvement de la viande des os couverts de chair après le désossage ou des carcasses de volailles, à l'aide de moyens mécaniques entraînant la destruction ou la modification de la structure fibreuse des muscles.

Préparations de viande

Viandes fraîches, y compris viandes qui ont été réduites en fragments, auxquelles ont été ajoutés des denrées alimentaires,[2] des condiments ou des additifs ou qui ont subi une transformation insuffisante pour modifier à cœur la structure fibreuse des muscles et ainsi faire disparaître les caractéristiques de la viande fraîche.

Produits à base de viande

Produits transformés résultant de la transformation de viandes ou la transformation de produits aussi transformés, de sorte que la surface de coupe à cœur permet de constater la disparition des caractéristiques de viande fraîche.

Dans le cas des produits hachés de la gamme saucisses et chairs à saucisses, la distinction entre préparations de viande et produits à base de viande est faite telle que :

- les produits fabriqués exclusivement à partir de viande de porc et les produits carnés mixés fabriqués à partir de viande de porc (>50% en poids) dont le taux de sel est supérieur à 15 g/Kg (avec une répartition homogène au sein du produit fini) sont considérés comme des produits à base de viande.

Si le taux de sel est inférieur à 15 g/Kg, alors ces produits sont considérés comme des préparations de viande.

- les produits carnés mixés fabriqués à partir de viandes de porc (<50% en poids) sont considérés comme des préparations de viande, quel que soit le taux de sel.

Dangers

- Ces matières premières peuvent présenter tous types de dangers :

  • physique (présence d'esquilles osseuses, métal ou plastique) notamment dans les pièces découpées

  • chimiques (éléments traces métalliques, résidus médicamenteux, biocides ...),

  • biologiques (présence de germes, parasites ou virus).

Ces matières premières peuvent être contaminées à la surface et/ou en profondeur par des microorganismes pathogènes, et notamment, selon leur pertinence de présence : Listeria monocytogenes, Escherichia coli, Salmonella spp, Campylobacter jejun, Staphylococcus aureus (Se reporter au point « Identification des dangers »).

Critères d'achat

Au niveau du fournisseur, s'assurer que

  • Le fournisseur est soumis à l'obligation de déclaration et qu'il dispose d'un agrément sanitaire ou d'une dérogation d'agrément sanitaire.

  • L'état de propreté du véhicule de livraison est correct.

  • Les températures de stockage sont conformes (se référer à la fiche des températures de conservation réglementaires).

  • Rien n'est entreposé à même le sol dans les cabines frigorifiques.

Contrôles de traçabilité (au niveau du bon de livraison et des étiquetages pour les denrées préemballées)

- Vérifier la présence de :

  • La marque (nom et adresse du fournisseur).

  • La DLC[3] non dépassée pour les produits préemballés.[4]

  • La marque de salubrité ou la marque d'identification.

  • L'origine, la date d'abattage et le numéro de tuerie pour les viandes de bœuf et les viandes sous signe de qualité.

Au niveau de l'état (aspect, couleur, odeur)

  • Vérifier que l'état de l'emballage est conforme (intégrité).

  • Séparer les viandes nues des viandes emballées.

  • Refuser les viandes nues présentant des souillures visibles, des hématomes ou abcès.

  • Refuser les viandes d'aspect sec ou de couleur rouge sombre (« viandes fiévreuses » = « Viande DFD (Dark Firm Dry) »).

  • Refuser les viandes porcines exsudatives : couleur claire, consistance molle, humide au toucher ( viandes pisseuses  =  viandes PSE[5])

  • Refuser les viandes qui ne correspondraient pas aux attentes technologiques de fabrication (épaisseur et couleur du gras, pH).

  • S'assurer que les abats sont propres et débarrassés de tous déchets, légèrement humides au toucher, aucune trace de poissage.

    o Cas particulier pour les foies : lisses et brillants, exempts de blessures (sauf incisions vétérinaires), plutôt fermes

    o Cas particulier pour les ris : fermes et d'aspect clair rosé.

    o Cas particulier pour les langues : faible odeur.

    o Cas particulier pour les rognons : peu d'odeur, le gras de couleur claire.

Cas particulier : Gibier sauvage

  • Provenance :

Ou, d'un centre de collecte d'un gibier sauvage avec agrément sanitaire

Ou, par le chasseur ou le premier détenteur directement et localement , en petite quantité. Cette petite quantité de gibier correspond au gibier tué au cours d'une journée de chasse réalisée par ce chasseur ou ce premier détenteur, dans un rayon de 80 kilomètres établi depuis le lieu de chasse (des distances supérieures peuvent être établies par autorisation du préfet).

  • Examen de trichinose (recherche de trichine) OBLIGATOIRE pour le sanglier réalisée à l'initiative du détenteur de la carcasse de sanglier.

  • En cas de remise de gibier sauvage par le chasseur, INTERDICTION :

    o De recevoir un gibier dépouillé ou plumé,

    o Que le gibier soit ou ait été congelé,

    o Que le gibier ne soit pas accompagné de la fiche de compte rendu d'examen initial remplie par la personne formée à la réalisation de ce type d'examen,

    o Que le gibier sauvage ne soit pas identifié :

    • individuellement pour le grand gibier,

    • individuellement ou par lot pour le petit gibier.

    o Que les carcasses de sanglier ne soient pas accompagnées par la fiche d'accompagnement des prélèvements, dans le cadre de la recherche des larves de trichine. Cette fiche comporte la signature du laboratoire et le résultat du test trichine qui doit être favorable.

    o De remise directe d'abats de gibier par le chasseur ou le premier détenteur.

    o Que le gibier sauvage provienne d'un lieu de chasse distant de plus de 80 km de l'établissement livré. Toutefois, dans le cas de lieux de chasse situés dans des zones soumises à des contraintes géographiques particulières, le préfet peut autoriser une livraison à une distance supérieure. Les conditions de détermination de cette distance sont précisées dans une instruction publiée au Bulletin officiel du ministère chargé de l'agriculture.

  • - Identification : numéro du département où le gibier a été chassé, complété par le numéro d'ordre de la pièce ou du lot de gibier.

  • - Document d'information accompagnant la pièce ou le lot de gibier :

    o Nom du chasseur ou du premier détenteur,

    o espèce de gibier,

    o n° d'identification de l'animal ou du lot d'animaux,

    o date et lieu de mise à mort par action de chasse,

    o destination de la pièce ou du lot de gibier.

    o Copie du résultat de recherche de trichine pour le sanglier.

Les dispositions spécifiques au travail du gibier sauvage sont décrites au point « Travail de la viande ».

RemarqueCas particulier

Les Escargots :

Ils doivent provenir d'un établissement spécialisé pour la mise à mort des escargots ou des grenouilles.

Après réception

  • Séparer les viandes nues des viandes emballées.

  • Ne pas mettre en contact direct les produits nus, y compris les volailles, gibiers, abats, avec les autres produits.

  • Dans la mesure du possible, décartonner dès réception et transvaser dans des récipients propres et aptes au contact alimentaire. Éliminer ces emballages.

  • Conserver les informations concernant l'identification du produit (bon de livraison, facture ou tout élément d'identification) durant délais mentionnés au point « les durées de conservations des informations obligatoires»

  • Stocker les matières aux températures recommandées par le fournisseur (voir l'annexe B « Températures de conservation réglementaires »).

Cas particulier gibier

Pour les gibiers achetés auprès de chasseurs : tenue soit d'un registre, soit d'une fiche informatique ou manuscrite précisant les flux de viandes. Toutes les marques d'identification et les fiches de traçabilité remise par le premier détenteur sont également à conserver (bagues, pastilles métalliques). archivage

Années :

Entrées

Sorties

Date

Fournisseur

Type de gibier

Quantité

N° de bague ou estampille

Date

Type de produits

Quantité

Client

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Remarque

La durée de conservation de ce registre est de 5 ans.